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Les noms de tout le genre humain

Le voyage incarne une quête initiatique, une connaissance du monde et de soi-même. Mais le voyage ici est le chemin parcouru pour ces brutales et longues migrations.La longue errance d’Ulysse est à l’image de toutes les errances. La référence est là. Evoquer le départ, le parcours, suggérer les épreuves en invoquant un poème fondateur de notre civilisation, pour parler de l’humanité. Le sujet est planté : donner « les noms de tout le genre humain », pour mettre en abime l’humanité, ses multiples visages et la mesure de ses limites.

L’épopée traduit et condense les histoires des hommes de tous les temps. Les mots planent, interpellent et font écho à l’image comme l’ultime tentative de briser le silence. La main secoue brutalement le drap, toutes les violences sont contenues dans le geste et traduites par l’éparpillement d’éclats flottant jusqu’à devenir poussière.

L’errance, la violence du départ , l’arrachement à sa terre natale sont les éléments clefs de la démarche. S’arracher, fuir, survivre, la métaphore du parcours de migration est portée par chaque élément scénographique. Ces fragments de paysages qui suivent ses radeaux sont comme les bris des origines, le dessin de ses visages sur voilage souligne la contrainte de l’effacement, perdre son humanité, tel Ulysse, afin de survivre. Ces visages existent , ils sont sortis de ses masses médiatiques et voguent sur des embarcations de fortune , cortège de souffrance qui révèle la vulnérabilité de l’existence humaine dans lequel le spectateur se trouve pris dans le flux.

 

Ainsi , il est appelé, lui aussi, à trouver son nom dans tout le genre humain  dans ce face à face symbolique qui le renvoie immanquablement à un face à face au monde dans lequel il vit .

Installation Elodie Lemerle 2018

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